Blog
Note : le programme de l’agrégation externe spéciale « docteurs » partage une partie du programme avec l’agrégation externe « classique ». Les sujets au programme de l’agrégation interne sont signalés ci-dessous avec un astérisque (*).
Descriptif des épreuves
Vous trouverez le descriptif des épreuves sur le site du Ministère.
Vous trouverez le descriptif des épreuves sur le site du Ministère: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid104886/les-epreuves-concours-externe-special-agregation-section-langues-vivantes-etrangeres-anglais.html
Vous trouverez le descriptif des épreuves sur le site du Ministère: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98745/agregation-interne-section-langues-vivantes-etrangeres.html
Programme officiel de l’agrégation externe d’anglais 2025-2026
Télécharger sur le site du Ministère.
Les bibliographies des œuvres et questions au programme sont mis en ligne progressivement sur le site de la SAES et sur celui de l’AFEA.
Les sujets avec une étoile sont également au programme de l’agrégation interne.
Écrit : tronc commun
I – Littérature
- *William Shakespeare. Twelfth Night; Or, What You Will [c. 1601]. (Edited by Keir Elam). Londres,
Bloomsbury Publishing (The Arden Shakespeare Third Series), 2008. - *Laurence Sterne. The Life and Opinions of Tristram Shandy, Gentleman [1759]. (Edited by Ian Campbell Ross). Oxford, Oxford World’s Classics, 2009.
- *Nathaniel Hawthorne. Nathaniel Hawthorne’s Tales. (Edited by James McIntosh). New York, Norton
(Second Norton Critical Edition), 2013 [12 November 2012]. - Mark Twain. Adventures of Huckleberry Finn [1884]. (Edited by Thomas Cooley). New York, Norton (Fourth Norton Critical Edition), 2021 ; et le film de Wes Anderson,Moonrise Kingdom (2012)..
- *Kathleen Raine. Collected Poems. Londres, Faber & Faber, 2019. The Year One (1952) – 26 poèmes (p. 61-101). On a Deserted Shore (1973) – 24 courts poèmes : phrase d’exergue, poème d’ouverture et poèmes 1 à 12 (p. 177-182), poèmes 121 à 130 (p. 212-214), poème de clôture (p. 215). The Presence (1987) – 2 poèmes : Light Over Water (p. 281-282) ; The Presence (p. 287). Living With Mystery (1992) – 4 poèmes : Fire (p. 309-310) ; London Dawn (p. 311-312) ; All this (p. 315-316) ; Poppy Flower (p. 320-321).
N.B. Mêmes éditions pour l’écrit et l’oral.
II – Civilisation
Depuis plusieurs décennies, l’historiographie s’est largement intéressée à l’histoire des mouvements protestataires et des luttes sociales menées en Grande-Bretagne au XIXe siècle. L’histoire ouvrière, l’histoire dite « par le bas » (history from below) ou « populaire » (people’s history), l’histoire des femmes et du genre ou encore l’histoire de l’empire et de la colonisation, ont, de façon souvent complémentaire, remis en question le récit, construit par l’historiographie whig, d’une nation apaisée, se tenant à l’écart des révolutions du continent et résolvant les conflits par sa culture du compromis. Une autre histoire émerge alors, faite de combats oubliés et de futurs non advenus, de minorités agissantes et de figures résistantes, de contestations de l’ordre social et politique. L’histoire du XIXe siècle est ainsi façonnée par ce qui fait ici le cœur du sujet : les contestations politiques, les luttes sociales, les combats s’inscrivant dans une perspective d’émancipation plus générale. L’étude de ces multiples mouvements, de nature et de teneur variées, s’étendra sur la période entre 1811, avec le luddisme dans le contexte des guerres napoléoniennes, et 1914, quand l’entrée dans la Première Guerre mondiale met fin à un important mouvement de grèves et de mobilisations politiques.
Si les grandes lignes de l’histoire politique et sociale du pays devront être connues, six thématiques connexes seront tout particulièrement abordées.
Une première thématique est celle du radicalisme politique et de la « plateforme de masse » (1815-1832), une culture contestataire souvent exprimée par le biais de rassemblements publics en plein air. Puisant à la fois dans la culture ouvrière de la Révolution industrielle et dans un héritage révolutionnaire tant national qu’international, ce mouvement met en avant un programme de réforme électorale centré sur le suffrage universel masculin, alors que le corps électoral est restreint. On s’intéressera aux différentes mobilisations des radicaux après la fin des guerres napoléoniennes, au grand rassemblement de St. Peter’s Fields à Manchester en 1819 et au massacre dit de « Peterloo », à la place qu’y occupent les femmes, ainsi qu’aux réponses des autorités. On abordera aussi les rapports parfois complexes entre le mouvement pour l’amélioration de la condition ouvrière et celui contre l’esclavage. On se penchera enfin sur les mobilisations de la crise de 1830-1832, alliant classes populaires et moyennes dans les sociétés pour la réforme parlementaire, contre le monopole politique des grands propriétaires fonciers, des Lords et des Tories.
Un second axe concerne le mouvement chartiste (1838-1858), qui a fait l’objet d’un important renouvellement historiographique. Après 1832 et les déceptions suscitées par la réforme électorale et par le nouveau parlement, avec l’adoption de la nouvelle loi sur les pauvres en 1834, un mouvement de masse se développe, centré sur le suffrage universel masculin et la démocratie, et étendant ses revendications au travail, à l’éducation, à la tempérance ou à la réforme agraire. On s’intéressera en particulier au répertoire de l’action chartiste, à la sociologie et à la géographie du mouvement, aux rapports entre la base et les dirigeants, aux aspects culturels et familiaux du chartisme, à la place des femmes au sein du mouvement, aux journaux et à ce que le chartisme a représenté comme transformation de la culture radicale.
Un troisième axe portera sur les luttes pour le suffrage des femmes (années 1850-1914). Si le suffrage masculin s’étend progressivement en 1867 et 1884, les femmes n’ont pas le droit de vote avant 1918, voire 1928. Là aussi, on étudiera les différentes organisations et personnalités concernées, ainsi que les dynamiques, les formes du militantisme, les répertoires de l’action des suffragistes et des suffragettes. Il semble pertinent d’allier à cette réflexion une mise au point sur les autres combats autour de la condition des femmes y compris l’accès aux professions, la lutte contre les violences conjugales, ou l’opposition aux lois sur les maladies contagieuses. Certaines de ces campagnes, sans pour autant s’apparenter à de véritables mouvements, contribuent à faire avancer la cause des femmes au cours de la période étudiée.
Une quatrième thématique concerne les luttes ouvrières et syndicales. On s’intéressera notamment aux formes précoces de l’organisation ouvrière et à la jeunesse du trade-unionisme, jusqu’en 1850, avant la consolidation de syndicats de métiers (années 1850-1880) puis de syndicats regroupant des ouvriers non-qualifiés (1880-1914), et enfin celle du Parti travailliste. Les formes de la lutte ouvrière, depuis les bris de machines des luddites (1811-1816) en passant par les émeutes agraires (Swing Riots, 1830-1832), les grèves de travailleurs « non qualifiés » au tournant des années 1890, jusqu’à la grande vague de grèves des années 1910-1914, seront analysées. Les liens internationaux des organisations seront également abordés, en portant une attention particulière à l’Association internationale des travailleurs (1864-1872), à l’Internationale ouvrière (1889-1914), ainsi qu’aux circulations militantes et aux solidarités transnationales.
En lien avec la question des luttes ouvrières et syndicales, on se penchera, dans un cinquième axe, sur l’émergence et les transformations du socialisme. Tout au long de la période étudiée, en réaction aux ravages sociaux du capitalisme industriel et financier, des contestataires de l’ordre établi ont réfléchi à une autre organisation sociale. Si avec Robert Owen le socialisme britannique puise ses origines dans la philanthropie plutôt que dans le mouvement ouvrier, il lui a ensuite souvent été lié. Quelles formes ont pris les projets de société ? On s’intéressera à la dimension théorique de ces réflexions, mais surtout aux dynamiques, au militantisme, à l’influence des organisations socialistes, ou encore syndicalistes révolutionnaires, en lien avec les luttes ouvrières au début du XXe siècle.
Enfin, tout au long du XIXe siècle, la Grande-Bretagne construit un Empire colossal. Cette expansion impériale est critiquée, voire contestée, par des minorités en métropole. Nous nous intéresserons, dans un sixième axe,
au mouvement pour l’abolition de l’esclavage qui atteint son apogée pendant les années 1820 et 1830, ainsi qu’au soutien métropolitain apporté aux luttes nationalistes des pays colonisés (Inde et Irlande, par exemple) qui prennent de l’ampleur à la fin du XIXe siècle. Les mouvements d’opposition à la guerre des Boers, la formation d’une gauche anti-impérialiste et de courants pacifistes au début du XXe siècle seront également examinés.
Sur chaque thématique, les candidats devront maîtriser les grandes lignes de l’historiographie, les cadres généraux et la chronologie, et connaître des parcours individuels. Pour chaque période, les spécificités de l’Ecosse et du pays de Galles, ou encore des populations immigrées comme les Irlandais, devront également
être prises en compte, tout comme les circulations d’idées et de pratiques avec le continent européen, les États-Unis, ou l’Empire colonial. Par son étendue à la fois temporelle et thématique, cette question appelle donc à une maîtrise des différents mouvements et de leurs spécificités, ainsi que des multiples tensions et
croisements entre ceux-ci. Ils devront donc être étudiés dans leurs interactions respectives (trade-unionisme et radicalisme, radicalisme politique et suffragisme, luttes ouvrières et socialistes, socialisme et anti-impérialisme, par exemple). Les candidats veilleront à éviter l’écueil d’évaluer les mobilisations à l’aune de leurs succès ou échecs supposés, ou de façon téléologique dans la perspective d’une marche inéluctable vers le progrès, l’émancipation ou la démocratie. Chaque mouvement devra être considéré dans son contexte politique, social et économique particulier. Ses caractéristiques culturelles, sociologiques et idéologiques devront être connues, en évitant toute essentialisation ou simplification.
Présentation générale du sujet
La Révolution américaine, dont l’année 2026 marquera le 250e anniversaire, débuta après la guerre de Sept Ans en 1763, lorsqu’apparurent les premiers signes du conflit impérial entre la Grande-Bretagne et ses treize colonies du continent nord-américain. Elle prit fin avec le Traité de Paris de 1783, après plus de huit années d’une guerre, non seulement civile et fratricide entre Britanniques et Américains (1775-1778), mais aussi impériale, européenne et atlantique, après l’entrée de la France dans le conflit (1778-1783). La Révolution américaine sera étudiée ici à la lumière des principaux enjeux de la recherche des quarante dernières années, qui a révélé la dimension globale de l’événement ainsi que les nombreuses résistances locales et régionales, des deux côtés de l’Atlantique, qui ont conduit à la rupture du lien impérial entre la Grande-Bretagne et ses treize colonies.
Depuis le bicentenaire de 1976, le cadre interprétatif s’est considérablement éloigné de l’histoire intellectuelle, politique et constitutionnelle classique qui cherchait les origines philosophiques de la Révolution dans un libéralisme lockéen (L. Hartz, puis J. Appleby) ou dans le républicanisme pocockien (J. G. A. Pocock, B. Baylin, puis G. S. Wood). Grâce au développement de l’histoire sociale et politique, la recherche a été élargie au-delà du corpus constitutionnel et des élites révolutionnaires. Elle a ainsi révélé la complexité des conflits et des intérêts locaux, régionaux et atlantiques, d’ordre territorial, commercial, politique et social, à l’origine de la Déclaration d’Indépendance de 1776 et de la guerre du même nom, qui a profondément transformé le continent nord-américain et l’espace atlantique de la fin du XVIIIe siècle (J. P. Greene ; E. Mancke). L’accent est mis désormais sur les causes et les conséquences humaines, sociales et économiques de cette rupture et de cette guerre, notamment les multiples formes et degrés d’engagement révolutionnaire des hommes et des femmes plongés par les circonstances dans le conflit (G. Nash ; W. Holton). L’allégeance, britannique et loyaliste (M. Jasanoff) ou révolutionnaire et patriote, est un enjeu majeur, en particulier pour les « figures oubliées » (E. Marienstras et B. Vincent) de la Révolution : les femmes, les hommes sans propriété, les hommes et les femmes réduits en esclavage, et les populations autochtones parties prenantes dans ces conflits impériaux, expansionnistes, pour la possession de leurs territoires de l’ouest (S. Zabin ; D. Egerton ; K. DuVal ; P. Spero ; C. Prior ; C. Calloway).
Quatre axes d’étude
Il s’agira premièrement de saisir les causes, la nature, le déroulement et l’étendue de la crise impériale britannique dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. On mesurera ainsi les conséquences territoriales et économiques de la Guerre de Sept Ans, qui tripla la taille de l’empire territorial britannique sur le continent nord-américain et souleva des enjeux considérables dans la gestion des frontières et des relations avec les autochtones et les autres empires européens en compétition dans les Amériques. La prise ou reprise en main de la gestion coloniale en métropole pour combler le coût du conflit avec la France engendra un enchaînement de crises commerciales, diplomatiques et politiques, qui s’ouvrirent avec le Sugar Act d’avril 1764 et provoquèrent la mobilisation des colons contre l’imposition métropolitaine, jusqu’au point de bascule de 1773-1774 qui fit naître le premier Congrès continental et conduisit au conflit armé déclenché à Lexington et à Concord, dans les environs de Boston, le 19 avril 1775. La Déclaration du 4 juillet 1776 modifia la nature de la guerre, désormais guerre pour l’indépendance et non plus seulement guerre civile, menée à bien grâce à l’élaboration en 1777 d’un premier arsenal constitutionnel interétatique (les Articles de Confédération), qui malgré ses limites, permit l’alliance franco-américaine de février 1778, puis l’intervention de l’Espagne aux côtés de la France en avril 1779. Le conflit devenu global par le jeu des empires en construction prit fin en plusieurs étapes : la victoire des Insurgents à Yorktown en octobre 1781, puis deux années d’âpres négociations entre les acteurs du conflit pour aboutir au Traité de Paris de septembre 1783, qui rompit définitivement le lien impérial, affectant durablement la géopolitique de l’espace atlantique.
Le second axe vise à interroger la Révolution américaine sous l’angle territorial et spatial qui a constitué l’un de ses principaux enjeux. L’année 1763 est aussi celle de la Proclamation royale qui fit suite au premier Traité de Paris et interdit l’expansion des territoires colonisés (settlements) au-delà des flancs est des Appalaches, mettant un frein considérable au développement colonial vers l’ouest qui avait débuté dès la fondation des colonies anglaises plus d’un siècle plus tôt. Le peuplement des fronts occidentaux des territoires britanniques n’était par ailleurs pas homogène et ne servait pas les mêmes intérêts économiques, financiers ou sociaux partout sur le continent. Cette hétérogénéité des espaces coloniaux doit être mise en tension avec les intérêts partagés mis en évidence par les similitudes entre les constitutions des États nouvellement indépendants et la collaboration de leurs délégués au sein des deux congrès continentaux (celui de septembre 1774 et celui qui débute en mai 1775) pour organiser la résistance au contrôle métropolitain et établir les prémices d’un État souverain, militairement et commercialement, à l’échelle continentale. L’analyse des enjeux de sécurité dans les espaces de frontière permet de prendre en compte la fragilité des forces américaines et de révéler l’agentivité et les intérêts des nations autochtones dans la guerre d’Indépendance, qui s’est déroulée autant sur les côtes et dans les ports du continent que dans les terres amérindiennes de l’intérieur. Les relations avec le Canada, resté sous le contrôle des Britanniques, doivent être intégrées à cette étude de la dimension hémisphérique de la Révolution, tout comme les liens avec la Louisiane et la Floride espagnoles qui élargissent la perspective d’une Révolution qu’il faut comprendre dans un périmètre géographique étendu (vast early America).
Le troisième axe traite des idées soulevées et diffusées pendant la période : l’indépendance coloniale elle-même, mais aussi les libertés collectives et individuelles mises en avant par les révolutionnaires pour encourager la résistance puis légitimer la révolution. Ces libertés s’ancraient à la fois dans la tradition constitutionnelle britannique à laquelle les colonies devaient leur légitimité et leur existence, et dans un héritage colonial de pratiques proto-démocratiques locales et régionales d’autogouvernement, largement partagées à l’échelle continentale (excepté au Québec), malgré des différences significatives qui sont aussi facteurs d’explication du conflit. En outre, l’engagement révolutionnaire n’allait pas de soi. Il doit être abordé sous l’angle des rapports entre les traditions et les identifications identitaires communes aux métropolitains et aux colons britanniques, et les particularités des régimes et des sociétés créoles, dans les marges de l’empire. Le rôle de la presse et de l’écrit (print culture) dans la circulation des idées et dans l’évolution du débat public sur le bien-fondé ou la réforme de la gestion impériale (qu’aucun colon n’envisage véritablement de supprimer avant l’hiver 1775-76) est au centre de la réflexion à mener sur la mobilisation révolutionnaire. Celle-ci s’étudiera par le biais des journaux, des magazines et des pamphlets publiés qui ont été récemment réévalués, ainsi que celui des archives des comités de correspondance, des comités de sécurité publique, des assemblées locales et des congrès continentaux. La spécificité de la culture politique des colons américains, différente de celle de la métropole, doit être prise en compte, ainsi que les modes de divergence et de convergence de la culture des élites et des populations plus modestes, dont Common Sense (1776), le bestseller de la Révolution américaine, est à maints égards emblématique.
Le dernier axe porte plus localement sur l’expérience des populations coloniales pendant la période, en particulier des personnes subalternes, dont les conditions de vie et de survie pendant le conflit ont été révélées par l’histoire sociale récente. Il s’agira de comprendre la participation et les revendications des femmes et des populations noires sous le joug du patriarcat colonial, mais aussi celle des populations autochtones, dont certaines se soulèvent dès 1763 (Pontiac Rebellion) puis sont prises entre neutralité et engagement d’un côté ou de l’autre lorsque la guerre débute. Ces populations se sont engagées à des degrés très divers dans la lutte révolutionnaire, ou bien ont changé d’allégeance au cours du conflit, ou encore, pour un grand nombre d’entre elles, ont préféré l’allégeance britannique et subi les conséquences souvent dramatiques de leur décision. Le loyalisme fut, de fait, un phénomène complexe, local, et protéiforme dont il faut mesurer l’étendue et l’impact sur l’empire britannique après l’Indépendance américaine. Enfin, l’étude des débats et des mesures abolitionnistes de la période doit permettre d’intégrer la chronologie des abolitionnismes britannique et américain à l’analyse de l’élan révolutionnaire et de mettre en évidence à la fois l’importance structurante de l’esclavage dans les négociations et le déroulement du conflit, et la portée et les limites de la dimension anti-esclavagiste de la Révolution américaine.
Ce sujet invite, par conséquent, à penser l’histoire de la Révolution américaine selon des échelles différentes (locale, régionale, hémisphérique et atlantique), en intégrant les enjeux commerciaux et territoriaux de l’expansionnisme européen en Amérique et en interrogeant l’engagement révolutionnaire dans le contexte proprement colonial de l’Indépendance américaine.
III – Linguistique
- Phonologie
Dictionnaires de référence :- D. Jones (Peter Roach, Jane Setter & John Esling, eds.). Cambridge English Pronouncing Dictionary. Cambridge: Cambridge University Press, 2011, 18th edition.
- J.C. Wells. Longman Pronunciation Dictionary. London: Longman, 2008, 3rd edition.
- Grammaire
Les questions ne s’appuient sur aucun programme spécifique.
Oral
I – Épreuves à option
Le programme des options A et B est constitué par le programme des épreuves d’admissibilité auquel s’ajoute, pour chaque candidat, le programme ci-dessous correspondant à l’option A ou B, qu’il a choisie au moment de l’inscription :
A – Littérature
-
Virginia Woolf. Orlando: A Biography [1928]. Londres, Vintage Classics Woolf Series, 2016.
-
Abdulrazak Gurnah. Paradise [1994]. Londres, Bloomsbury, 2004.
B – Civilisation
Le programme invite à examiner la place, le rôle et l’influence des idées et des individus de gauche au sein d’Hollywood, depuis l’établissement du New Deal en 1933 jusqu’en 1957, lorsque deux arrêts de la Cour suprême (Yates v. US et Watkins v. US) limitent les actions du HUAC (House Un-American Activities Committee) de façon radicale et que la « chasse aux sorcières » impulsée par le sénateur républicain Joseph McCarthy, qui meurt la même année, a perdu de son intensité.
Si Hollywood n’est pas la cible principale de la première peur rouge (First Red Scare, 1919-1920), cette période marque bien l’émergence d’un fort sentiment anticommuniste, après la Révolution bolchévique de 1917 et l’introduction ou l’expansion d’idées communistes et anarchistes aux États-Unis par le biais notamment de l’immigration d’Europe de l’Est et du Sud. S’amorce alors une phase d’actions gouvernementales anticommunistes, comme les Palmer Raids, arrestations arbitraires menées sous l’égide du ministre de la Justice, ou la création de Red Squads, groupes d’agents anticommunistes au sein des services de police. La mise en place d’actions gouvernementales concrètes se poursuit dans les années 1930 jusqu’à la création du HUAC en 1938. Sous couvert de l’appellation générique d’« activités antiaméricaines », cette commission cible d’abord les sympathisants fascistes, anarchistes et communistes, puis les syndicalistes et activistes jugés « radicaux ». Dans la première moitié des années 1940, période de cohésion patriotique, Hollywood soutient l’effort de guerre avec des films de propagande réalisés par les plus grands noms de la profession en partenariat avec l’Office of Strategic Services (OSS) et l’Office of War Information (OWI). Cette mobilisation tend alors à reléguer les préoccupations politiques et sociales au second plan, même si elles restent sous-jacentes. Par ailleurs, l’URSS étant temporairement devenue l’alliée des États-Unis, la « menace communiste », n’est alors plus une priorité ; elle ne disparaît cependant pas pour autant et ressurgit avec force dès la fin des hostilités et le début de la Guerre Froide. En témoigne, par exemple, le positionnement anticommuniste du syndicaliste Roy Brewer entre 1945 et 1953 au sein même de l’International Alliance of Theatrical Stage Employees (créée en 1893). S’amorce alors une période connue sous le nom de Second Red Scare ou « seconde peur rouge » (1947-57) qui se caractérise par une « chasse aux sorcières » dans tout le pays sous l’impulsion du maccarthysme, du nom de son leader emblématique, Joseph McCarthy. Le HUAC organise des « auditions » (hearings), parodies de procès médiatisés visant à faire passer la moindre activité syndicaliste pour une action antiaméricaine, et ce notamment à Hollywood. Cette période d’extrême tension et de paranoïa généralisée, si bien retranscrite par les interventions du journaliste Edward Murrow dénonçant la folie du maccarthysme, a d’importantes répercussions sur l’industrie du film, devant et derrière la caméra ; techniciens, scénaristes, acteurs, réalisateurs, hommes ou femmes, associés de près ou de loin à des organisations prétendument communistes, sont traqués, dénoncés et leurs carrières détruites. Mais la période voit également le développement de multiples formes de résistance, qui transforment à la fois les pratiques politiques et la scène hollywoodienne.
Le premier volet du programme est centré sur l’étude de la nature, des formes et des évolutions des idéologies de gauche au sein de l’industrie hollywoodienne entre 1933 et 1957. Il convient dans un premier temps de bien ancrer le développement du syndicalisme à Hollywood dans la continuité du New Deal et des gauches étatsuniennes. Dans les années 1930 et 1940, sous l’impulsion de la politique du New Deal amorcée dès le début de la présidence Roosevelt en 1933, des idées progressistes, socialistes et même communistes s’installent progressivement à Hollywood. Le National Industrial Recovery Act (NIRA) encourage et facilite la syndicalisation des travailleurs américains de tous secteurs d’activité. Conjointement, un activisme politique de gauche se développe au sein de l’industrie cinématographique étatsunienne, qui voit alors en 1933 la création de deux puissants syndicats : la Screen Writers Guild (SWG) pour les scénaristes, et la Screen Actors Guild (SAG) pour les acteurs et actrices soucieux de défendre tant leur intégrité artistique que leurs conditions de travail. Durant la Grande Dépression, des films dits « à message » dénoncent les conditions sociales dégradées des Américains, de I Am a Fugitive From a Chain Gang (Mervyn LeRoy, 1932) à The Grapes of Wrath (John Ford, 1940) et Sullivan’s Travels (Preston Sturges, 1941), celles-ci n’épargnant pas l’industrie du cinéma. Des scénaristes mécontents de leurs conditions de travail, mais également des acteurs, actrices, et réalisateurs (métier devenu principalement masculin) victimes de pressions et discriminations, se joignent aux techniciens de la profession pour obtenir une protection sociale, plus de droits et de meilleurs contrats au sein d’une industrie très inégalitaire, structurée par l’intégration verticale jusqu’à l’arrêt United States v. Paramount (1948), mettant fin aux pratiques monopolistiques des grands studios (les majors). C’est une première victoire sur ce système pyramidal, vertical et hiérarchisé, tenu de main de maître par les patrons et producteurs des majors, les célèbres movie moguls qu’incarnent entre autres les frères Warner et Louis B. Mayer. Les détracteurs de cet élan progressiste s’empressent de l’assimiler à une menace communiste. Les processus de stigmatisation qui apparaissent dès 1933 s’amplifient, et le déploiement d’une rhétorique anticommuniste trouve son apogée lors de la Second Red Scare.
Le deuxième grand volet porte ainsi sur la mise en place, sous l’impulsion de McCarthy et de ses soutiens, de la « chasse aux sorcières » à l’encontre des réalisateurs, acteurs, scénaristes de gauche, hommes et femmes, confrontés à la menace d’être placés sur liste noire. On s’intéressera notamment au calvaire des Dix de Hollywood dont on peut lire le récit dans Hollywood on Trial. The Story of the 10 Who Were Indicted de Gordon Kahn (1948) et dans les archives nationales qui contiennent les comptes-rendus des auditions du HUAC, ainsi qu’au rôle des délateurs harcelés par le HUAC, à l’instar d’Elia Kazan. On s’interrogera également sur la poursuite spécifique des minorités, par exemple les membres noirs de l’industrie hollywoodienne, accusés de promouvoir le mouvement des droits civiques, comme l’acteur et chanteur Paul Robeson, convoqué en 1956. La deuxième peur rouge a également des répercussions sur la production cinématographique de l’époque, avec notamment la censure des films, autre tactique utilisée pour empêcher la propagation de messages perçus comme subversifs ou communistes, et diverses formes d’autocensure, encouragées par le Code de Production qui régit les studios. On notera toutefois les ambiguïtés de certaines positions, ainsi que les tensions entre stratégies politiques et intérêts économiques. Est ainsi importante l’arrivée, en 1946, d’Eric Johnston à la tête de la nouvellement nommée Motion Picture Association of America, puissant lobby de l’industrie du divertissement. Auditionné par le HUAC, Johnston joue un rôle central dans la défense d’Hollywood face aux accusations de communisme, tout en soutenant activement le bannissement de sympathisants communistes à Hollywood (Waldorf Statement, 1947). Par ailleurs, il s’efforce de préserver les intérêts économiques des studios, protégeant leur intégration verticale et négociant l’accès des films hollywoodiens aux marchés d’Europe de l’Est.
Le troisième et dernier volet concerne les pratiques de résistance. Comment, face à la censure et à la pression politique exercées sur les studios hollywoodiens, qui sont soucieux d’éviter toute accusation de sympathie communiste, de nombreux artistes et techniciens résistent aux mesures répressives instaurées pendant la « chasse aux sorcières » ? Cette résistance s’exprime de diverses manières : publiquement, par des prises de parole médiatiques, comme celles d’Humphrey Bogart et de Lauren Bacall ; par la création d’organisations de soutien, à l’instar de John Huston qui fonde le CFA (Committee for the First Amendment) en 1947 ; ou encore à travers des allusions faites plus ou moins explicitement dans les films eux-mêmes, tels High Noon (Zinneman 1952), Salt of the Earth (Biberman, 1954) ou Storm Center (Taradash, 1956). Les artistes utilisent la création artistique pour contourner la censure et défendre la liberté d’expression. Certains scénaristes et réalisateurs intègrent des messages subversifs ou critiques dans leurs films, malgré les restrictions imposées par les organismes de censure. Dans High Noon, le shérif incarné par Gary Cooper est ainsi abandonné par la communauté qu’il protège, symbolisant le climat de suspicion et de lâcheté qui règne dans les grands studios face au maccarthysme. Enfin, on étudiera les stratégies spécifiques des réalisateurs, scénaristes, acteurs noirs, hommes et femmes (bien que ces dernières soient sous-représentées), contre les accusations de communisme, ainsi que le rôle ambigu de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) dans cette résistance. Les pratiques de résistance contribuent à sensibiliser le public aux violations des droits civiques et à promouvoir le changement social et politique qui, à terme, participe à la chute de McCarthy et au déclin du HUAC contre lequel une opposition s’amplifie nettement. Certaines personnes mises à l’index sont alors à nouveau sollicitées pour travailler à Hollywood. Le 17 juin 1957, la Cour suprême restreint le pouvoir du HUAC en invalidant plusieurs de ses décisions lors du « lundi rouge » (Red Monday).
C – Linguistique
-
Commentaire de texte :
Dans son commentaire, le candidat devra traiter un sujet choisi par le jury. Les sujets proposés ne s’appuient sur aucun programme spécifique. -
Leçon
Dans le cadre du programme ci-dessous, il est demandé au candidat de discuter une ou plusieurs affirmations de linguistes tout en illustrant son argumentation à l’aide d’exemples tirés d’un corpus d’anglais contemporain qui lui sera fourni lors de la remise du sujet. Des connaissances théoriques sont attendues.La complémentation verbale.
II – Épreuves communes
Lors de la préparation de l’épreuve hors programme en anglais, les candidats auront à leur disposition :
- des dictionnaires unilingues anglais et américain.
- The Encyclopaedia Britannica DVD ROM, Ultimate edition, 2015.
N.B. : Les éditions sont données à titre indicatif.
